Fête de lancement de l'ouvrage Villes Nomades par Stany Cambot, le jeudi 28 avril 2016





Présentation du livre Villes nomades, paru en février 2016 aux éditions Eterotopia France, par son auteur Stany Cambot, architecte, réalisateur et fondateur d'Echelle Inconnue.

Une double injonction est aujourd'hui faite aux villes et aux individus : les premières doivent devenir métropoles et les seconds mobiles. Ainsi, au programme de métropolisation du monde, répond une mobilité par lui souhaitée. Une mobilité de cadre métropolitain avec ses oripeaux (téléphones, ordinateurs, etc.) se déplaçant de "cité état" en "cité état" en avion ou train à grande vitesse.
Les agents de la fabrique de la ville raccrochent alors le train, architectes en têtes, de peur de rater ce tournant comme ils ratèrent celui du développement pavillonnaire. On se pique désormais de mobile, de léger, de « logement une personne » ou de design de bidonville dans l'espoir qu'un marché émerge. Rien de subversif, mais l’aboutissement d'un programme économique et urbain qui se dessine dès le milieu du XIXe siècle dont le nouveau masque s'appelle métropole.
Cependant et sans eux, depuis le nouveau millénaire, des tentes partout : des rassemblements militants ayant quitter la rue pour porter le coup là où, désormais, le pouvoir a Lieu, aux tristes révolutions oranges, en passant par les tentes contestataires ou nécessaires des sans-abris. Des camions, des caravanes, des containers aussi, abris ou logement de la renaissance d'un prolétariat nomade disparu dans les années 20. Des cabanes reconstituant, aux abords des métropoles rêvées, les bidonvilles que l'on croyait disparus. La fabrique même de la métropole génère ainsi une toute autre mobilité .
On le voit ici comme à Moscou avec ces brigades d'ouvriers (pour utiliser la dénomination russe) venant de l'autre bout du pays ou du continent que l'on trouve en hôtel low cost, en camping, en caravane ou camion au pied du chantier, en lisière de métropole, au bord de la tache verte de la carte. C'est là, que ces mobilités de constructeurs croisent les espaces d'une autre mobilité, celle de la fuite. Celle de ceux que le programme urbain expulse que l'on retrouvent en camping, camion, campement, containers ou celle de ceux qui fuient la métropole l'entendant comme la construction d'un espace de contrôle (travellers, certains voyageurs, habitants de yourtes ou de cabane).

Cette soirée est la deuxième du Cycle "Habiter l'autre ville : foraine" de mars à juin 2016:

Le Doctorat Sauvage En Architecture vous invite à quatre soirées, quatre mois pour interroger et réfléchir, dans différents contextes et à différentes époques, sur les formes d'habitats légers et mobiles. Quatre sessions, encore, pour comprendre comment des événements historiques, des projets urbains d'infrastructures (etc.) induisent ces urbanités mobiles et provisoires. Une traversée, enfin, pour entendre comment la ville du cadastre rejette, interdit, tolère, s'arrange, appelle ou fabrique la mobilité et le nomadisme.